Boogie Workout, l’exercice physique du piano, galerie Christoly ?
Working out arpeggios. ©BBoucquey
De passage entre la représentation de l’association « les coulisses des histoires de Bordeaux », sur l’esplanade du Fort du Ha, où se joue, en un épisode révolutionnaire témoin de la fin de la terreur et la chute de Robespierre/ Thereza Carbarrus ressuscitée par l’actrice et son accompagnant porte drapeau tiennent le haut du pavé, elle y vibre son témoignage de survivante de la terreur à Bordeaux, entre sonneries du tramway et sirènes de police, un vrai challenge.
Alban de Courrèges et Baptiste Pelou semblent aux manettes de ces productions, qui se sont déroulées tout le week-end, à la cathédrale St André, Notre Dame, la Porte Caillau et la place de la Bourse, des mises en scène d’épisodes de l’histoire de Bordeaux avec pour décor ces lieux de visites patrimoniaux et semble-t-il un petit coup de pouce du diocése ? mais est-ce à préciser?
Puis il faut prendre place, Athénée de Bordeaux, à l’avance toujours, pour choisir sa vue en réponse à la ferveur et à la presse de l’assistance toujours nombreuse d’une société des amis du musées des Beaux-Arts de Bordeaux. C’est une conférence de Cinzia Pasquali, grande restauratrice, de grands patrimoines : la galerie des glaces à Versailles et les Da Vinci du Royaume de France. La joconde serait à débrunir.. donc restaurer et nettoyer, mais cela doit rentrer dans un calendrier dont elle ne maitrise pas encore « les motifs » de retouche. Si on aime la prospective d’un tel projet, le Roman de Paul saint Bris « l’allégement des vernis », paru en 2023, semble dresser le scénario probable du dazibao médiatique qu’engendrera la perspective d’une telle entreprise, entre communication institutionnelle, pose politique nationale et implication sur l’attractivité internationale de la galerie du Louvre, que certains touristes ne visitent que dans la perspective d’apercevoir la Gioconda dans son placard de verre sécurit.
La restauratrice dans appréciation critique de l’œuvre du Grand Léonard surprend par son appréciation toute en saveur critique, quand elle renvoie la grandeur du peintre à l’aune du talent majeur d’autres grands peintres parmi ses contemporains, mais pour elle, se conserve la part du mystère qui qualifie les peintures et les recettes de peintre Da Vinci, le sfumato enfume encore et toujours les experts par ses recettes de glacis.
Diplômée de l’Institut Central de Restauration de Rome (ISCR), peintures & sculptures, et de la Maîtrise des Sciences et techniques (Conservation des Biens Culturels, Université Paris I).
Cinzia PASQUALI a dirigé plusieurs chantiers de grande envergure en Italie, telle l’Église Donna Regina Nuova de Naples et l’Église Santa Barbara dei Librari de Rome et nombreux tableaux parmi le quels les peintures sur cuivre de grands formats de Dominiquin et Ribera de la Chapelle du Trésor de St Janvier à Naples. Installée en France depuis 1990, elle a dirigé la restauration des chantiers monumentaux tels que la Galerie d’Apollon au Louvre, la Galerie des Glaces au Château de Versailles, la Grande Singerie au Château de Chantilly, et plus récemment la Chancellerie d’Orléans aux Archives Nationals. Elle travaille également régulièrement au Centre de Recherche et Restauration des Musées de France (C2RMF) où elle a notamment restauré Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus de Léonard de Vinci et le Bacchus attribué à l’atelier de Léonard de Vinci dans les collections du Louvre. Récemment elle a restauré La mort de Sardanapale et le massacre de Sciò d’Eugene Delacroix du musée du Louvre, le diner d’Emmaüs de Rembrandt du musée de Jacquemart André et le Triptyque de l’Annonciation de la Cathédral de Moulins. Cinzia Pasquali a publié de nombreux articles et participe à de multiples conférences. La figure de Leonardo da Vinci est inscrite dans l’imaginaire collectif. De nombreux textes lui sont dédiés afin de comprendre sa personnalité. Ses œuvres sont si connues et estimées que la moindre intervention suscite non seulement un vif intérêt du public et de la communauté scientifique, mais aussi de nombreuses polémiques. La Sainte Anne a été la première des œuvres de Leonardo conservées au musée du Louvre à être restaurée dans notre siècle. Cette intervention a marqué le début d’une campagne de restauration de l’ensemble du corpus de l’artiste et de son atelier accompagnée d’une exploration approfondie de sa technique picturale. À travers l’analyse matérielle et les enquêtes diagnostiques sur ses peintures lors des interventions de restauration, on a cherché à pénétrer le processus créatif de Leonardo pour éclairer les nombreux aspects encore mystérieux de ce grand génie de la Renaissance.
Passé ensuite, pour voir, un accrochage excellent du jeune peintre à peine fraichement sorti de l’EBABX et Drag artiste, Dan Potentier, dans un event bleu curaçao. Dont a vu et apprécié au Frac, dans l’accrochage de l’EBABX, son interprétation d’un monochrome solarisée de scènes de gerne.. Là au coin de la rue des Ayres au Mono Shop , où il expose quelques petits formats en commande, pour ce vintage shop créatif, qui n’accueille qu’une couleur par saison parmi ces sélections de base exigeantes du noir fondamental. On y reviendra, on l’espère pour décrire les motifs et les mouvements de son expression, après son rendu de travaux aux Beaux-Arts.
C’est finalement au finissage de la R+1 qui devient une institution, même coincé dans une impasse entre la gare St Jean et l’ex-quartier de la Marine, s’y trouver entre amis, pour échanger avec Edgard Teboul qui possède outre ses talents de géniteur de génie, car un de ses fils est le front showman de Feu Chatterton alors que Sasha un autre de ses fils expose avec lui, le don des générateurs d’art. Les deux Teboul incubent forces propositions plastiques du noir, sur tirages métalliques, des ombres comme annonciations, telle une pensée seconde qui serait autant de clichés issus du subconscient. Son fils Sasha performe lui avec une exposition des ovoïdes, des courbes et des marteaux, en relations à la forme de œufs ou aux rondeurs de vénus archéologiques dans une variation caressante et attractive des formes.
22 mai , à la maison Bourbon c’est à une séance de selfie au kinky spleen peintes sur les céramiques de Juliette Feltin biographie céramiste où s’accumulent des narrations de clichés de rencontres pornographiques et grotesque (un cône de borne encule, ou une conne bornée s’encule ?). L’entrée des lieux redevaient une maison de famille, avec salle de bains dans le hall, où se dépeint sur fond violet les invocations des talents des poseurs de carrelages portugais, dans une salle d’eau qui attend son modèle nu à la Hockney (de la série des douches californiennes), dans un tableau encore à peindre d’une « Purple Bathroom missing its horny nude ».
La performance réunion 5 Fem’s comme se nomment-elles-t’ils sur les réseaux de rencontres au sexe essentiel, toutes en cagoules Rose Shocking en longes contemplations de selfies à flash, carapaçonnées de résilles multicolores et lingeries de poule aux jours fastes. La vidéo qui démarre ensuite en bande sonore est une enquête de l’artiste auprès de rencontres comme peintes sur le motif, d’un soir de leurs rencontres et de leurs sans lendemain et sans complices. Une illustration des ravages de la masculinité toxique, du rejet de la féminité, mais qui dans son aspect factice représente une passe, en support à l’onanisme carnivore de ses garçons tristes qui souhaitent avant tout se marier à la conformité de leurs environnements familiaux perclus d’interdits et des grands rejets de culte contre le cul. (pour plus ici *)
Un moment performance, avec une rupture qui se poursuit en inauguration et avec concert, en remontant tout l’amont de Garonne, depuis la rue Bourbon à la Place St Michel, où c’est un moment inaugural qui accueille les œuvres aux lignes noires en suspension graphiques de Francis Limerat, ces formats aux forces d’autres médiums. Les lieux sur 3 niveaux réunissent une activité d’avocat et un cabinet d’architecture et le lieu des expositions et des événements culturels, où se sont deux virtuoses du jazz manouche qui ont rythmé cette première soirée, avec un coucher de soleil idéal inondant les fenêtres du premier étage, sur un point de vue parfait depuis la rue des allemandier à l’ouest de la place Meynard, directement sur les futaies d’arbres et une pelouse à l’anglaise entourant l’entrée du portail de la chapelle..
16, 17 et 18 mai c’est une nuit des musées où l’on s’élance en exploration des institutions et en réouverture du très étonnant ensemble du musée national des Douanes, place de la Bourse, aux collections disparates assemblées dans cet ensemble du rez de chaussée à large hauteur de voutes. Ces arches accueillant toute la valeur des vertus de l’histoires politique de notre territoire national dans ses taxes, sous l’œil d’un buste de Colbert et les cases d’un tableau typographique où sont écrits les budgets du royaume de France en 1789, détails qui éclairent les ferments économiques du basculement dans la révolution. Une toile de Monet, cabane du douanier, un pôle de mat de fougère géante et une dent de Narval complètent entre autres, un catalogue de curiosités à détailler e vitrines, parmi les nombreux exemples de trafics et butins de campagnes contre les écoulements de produits de luxe ou des contrefaçons de la consommation courantes des factices.
Une performance sur Garonne, « Traverse », nous invitait à un évènement fluvial qui rassemblerait des petits bateaux au fil des courants du fleuve de boue dans un joli mouvement d’ensemble ou voguent les équipes des kayaks des clubs de Lormont et de Bègles entre autres. Le dimanche à 12h30 une procession de mutantes du CAPC performe en se livrant à des libations de jets de fleurs, au loin du milieu du fleuve, dont on aperçoit peu les chorégraphies, c’est sans doute pour cultiver le mystère du culte de Shivay la multiple ?
- Une visite au musée Mer Marine qui invite à de nombreuses découvertes et clins d’yeux entre sous-marin jaune et pipe du capitaine haddock, où il ne manque que la Licorne, c’est une belle visite ou même le manque de cartels qui parfois peut provoquer des interrogation, ce projet muséal doit être encore à finaliser dans ce port des autres arts de la mer ?
Le 10 mai atelier Carbet, l’intimité bruisse au fil des conversations des passants, artistes et témoins venus partager leurs sensations ou leurs lectures des propositions de Frédéric Diart, où quand l’extrémisme formel peut évoquer Joseph Beuys et Christoher Wool entre autres mystiques de la trace, de la macule, des énergies dans les boitesde biscuit en fer et l’obsession des répétitions jusqu’à l’incantation.
Le 4 mai de l’autre côté de la base sous-marine s’ouvrait la réouverture de l’espace des expositions de la base, cet espace, bien avant le voisin le bassin les Lumières, est longtemps un lieu d’exposition des artistes et des photographies (*), avant d’être ouvert aux découvertes d’autres formats d’expositions populaires, des sculptures d’un styliste de la perruque, aux hallucinations fractales de Miguel Chevalier, ou quand le street art en très grand et très fédérateur avec « légendes urbaines », entre autres propositions. Mais lieu est devenu dangereux, pour le public, il est recyclé en bureau d’administration du studio des projections d’images sans poids et sans saveurs. Le lieu dans ses arcanes est interdit, maintenant, seule une salle principale, avec boule à facettes propose une buvette avec tireuse à bières et un karaoké quizz, la plaque en mémoire de l’animatrice des lieux, qui n’a pas suscité que des bonnes mémoires tant on était encore dans une gestion toxique des productions d’expositions, vécues par les artistes et associations de Bordeaux à l’époque comme autant de décisions arbitraires. Mais cette mémoire ajoutée aux traumatismes de l’histoire, qui alourdit le lieu n’en acquiert que plus d’épaisseur alors qu’on chercherait tout simplement à nous divertir.
Avec des expositions entre autres d’Hugues Maurin, Giacometti en photographies, Sirvent, Robert Capa, Les compagnons du Devoir, Serge Labégorre, Mithau, Alain Bergeron et Robert Keramsi, Yann Arthus Bertrand, Charli le Mindu, Miguel Chevalier et légende Urbain réunissant de nombreux artistes Street art, entre autres expositions produites dans la capacité des lieux désormais interdits.
24 avril, Station Marne, un équipement flambant neuf de l’université de Bordeaux, une salle des communications un amphithéâtre multimédia, où les diffusions de deux documentaires photographique et vidéo, des soirées produites par Quatrième Ligne, l’association Ici&Là où Nicolas Camoisson produit divers accrochages et manifestations durant le mois de la photo à Bordeaux, qui fêtait sa deuxième année de participation, mais peut être la dernière.
Ses évènements introduisaient la forme du documentaire photographique avec deux expositions, dont une en écho à un accrochage sur l’arrière du versant des bâtiments de la base sous-marine, qui fut malheureusement arrachée par une mauvaise gestion des communications avec les employés municipaux en charge des lieux. Le premier visionnage se basait sur une immersion de Lucas Frayssinet dans les iles Féroé décrivant les conditions de vie et la chasse de Globicéphale, qui se déroule depuis des générations comme une tradition, alors que l’on déplore les taux élevés du mercure qui alourdit les chairs de ces espèces. La seconde projection relatait le travail de recollement de Michel Tabet, réalisateur et anthropologue qui avec « habiter Beyrouth » intrique une mosaïque de témoignages, audio et photographiques personnels et recollés auprès d’amis ou de proches pour donner suite à l’explosion dramatique du port le 4 aout 2020. Un format dont l’esthétique emporte la sensation d’étouffement et de commisération que suscitent les témoignages enregistrés en illustrations sonores, des prises de vues qui illustrent le constat des dévastations et replace avec talent le découragement et le deuil dans son format d’hommage et de force d’évocation.
12 avril 25. Le finissage de l’exposition de Pierre-Lin Renié à la vielle église de Mérignac, une exposition des photographies prises en mode quotidienne, un rituel entre 2004 et 2024, sans sujets spécifique de recherche, ni motif d’enquête, exceptée la pratique du spectateur d’un espace territoire en forme de sujet, les photographies éditées, même si elles sont parfois référencées en mode de sujet, sans hiérarchie manifeste, c’est leur gestion dans un accrochage et le choix des formats de publication, album, affiches, cartes dont les dimensions illustrent la variété de lecture que ces associations suscitent.
4 avril avec « éventrer le béton », les étudiants de l’EBABX répondent à l’invitation du FRAC avec une exposition de leurs travaux dans les salles de la Méca, comme le dit Corentin Canesson sur le site de l’EBABX
« Bien sûr la peinture est à la mode, et en réalité, elle l’a toujours été, mais cette exposition souhaite surtout montrer à quel point elle reste une source de plaisir, un espace inclusif, et un endroit de connaissance inépuisable. Il y aura donc : de la figuration, de l’abstraction, de la peinture conceptuelle, des gestes collectifs, des tableaux finis, des tableaux pas finis… et il y aura surtout l’énergie d’une nouvelle génération d’artistes qui malgré l’époque parfois désespérante que l’on traverse, restent passionné·e·s et ne s’ennuient jamais.
Et des propositions il y en eut, dont des découvertes qui inclinent à penser aux révélations, pourvu qu’elles s’affirment, avec le temps des épreuves et des comparaisons.



















































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