Grands tableaux, grandes âmes, grandes pièces, hauteur sous plafond.

Les fondations accueillent des chapelles aux âmes ignées.

Sally Gabori à la fondation Cartier, nichée dans le géant aquarium sylvestre qui devient cette chapelle incroyable accueillant une émergence puissante, dans une exposition de très larges formats, des formats bateaux, des pirogues l’on serait tenté de comparer. Puisqu’ils permettent d’aborder une île interdite à ses habitants, par les effets d’une politique aveugle des australiens dans la gestion des populations aborigènes. De l’ile Bentinck du détroit de Carpentarie d’où fut débarquée Mirddingkingathi Juwarnda Sally Gabori Gabori (Mirdidingki est son totem de conception, la crique où elle est née, Juwarnda c’est le dauphin. Petite femme qui peint la largeur, la hauteur au long et à plein de ces formats avec un usage des couleurs au brut, ou le blanc agit comme un médium qui provoque les teintes, ou les couvre et agite les contrastes, sans mélanges ni déclins, pour une  artiste de 80 ans qui peignit totalement, intensément durant 9 années de pratique avant son décès en 2015. Certaines toiles rassemblent avec Sally Gabori plusieurs artistes, cette version collective porte des accents plus connus mais non moins vacillant des sonorités graphiques de l’art aborigène 


 

Joan Mitchell nous revient, elle, après janvier 2019 où l’on admirait à Landernau l’exposition croisée Mitchell-Riopelle. La Fondation Louis Vuitton, a négocié avec le Musée Marmotan et d’autres préteurs que les cadres lourds, dorés, pompeux soient ôtés aux « Monets ». Cet effet nu de tableau émergeant à nouveau de l’atelier, permet de clarifier la lecture et de placer sur le semblant d’un pied d’égalité les expressions picturales des deux âmes débordantes : Joan Mitchell et Claude Monet. Pourtant de son vivant Joan Mitchell ne souhaitait pas, voire rechignait à être associée au maître du jardin de Giverny, trop tôt, trop lourds, trop effrayant, trop court aussi c’était encore frais l’histoire de la peinture au XXe siècle. Mais voilà, la belle idée finalement aura motivé quelques sorciers alliés aux enchanteresses (*) de la fondation Vuitton, en vu d’associer les traces et taches entre autres impressions marquées par ces pinceaux célèbres. Dans toutes les salles courent et se déploient les contrastes et jouent les gammes aux teintes assourdies unies entre elles. Jaunes, mauves, verts, orange, rouge, pigments d’éclats ou aqueux flambent en chatoiements, imposent silence et recueillement. Dans les très nombreuses salles, aux larges proportions s’invitent des effets théâtraux de corrélations inspirantes.

C’est magnifique, ça reste un effet rare et exceptionnel qu’on ne verra sans doute qu’une fois, comme un superbe livre, la catalogue de l’exposition par exemple vaut l’investissement, pour cette exposition liant sans raccourcis les parallèles, enserrant notre perception dans les sublimes. Une bonne après-midi de contemplation avec quelques moments de repos sont nécessaires. Et si quelqu’un arrive à parcourir l’exposition sans une foule compacte qui fait résonner les alarmes, désireux qu’ils sont de jauger les touches ? Cette visite pourra être un vrai bonheur, par ce qu’elle sera éclairée par les commentaires historiques de jeunes apprentis conservateurs et conservatrices élégant-es- et charmeurs-se.. Si vous souhaitez vous immerger totalement écoutez dans votre casque les Childern Corner’s de Debussy.. Vous y vibrerez en trois dimensions.

(*) toujours se méfier des sorts à double face, comme le scotch.

 

 
 
Sally Gabori Fondation Cartier Paris 14e
 



Monet/ Mitchell Fondation Louis Vuitton 
Bois de Boulogne/Neuilly /Paris

Claude Monet



Claude Monet


détail C Monet





Claude Monet

détail C Monet



Claude Monet


Claude Monet

Joan Mitchell

Joan Mitchell

Joan Mitchell

Joan Mitchell

Joan Mitchell

Joan Mitchell




Joan Mitchell

Joan Mitchell

Claude Monet.










Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

la fabuleuse première